Mots d’enfant

Mes amours, Commençons par du très léger aujourd’hui après ces mois d’absence. Mathilde, tu parles de mieux en mieux et nous régale de tes pensées drolatiques. Voilà quelques épisodes de ces dernières semaines afin de s’en souvenir éternellement. Chaque matin, je t’habille puis tu files voir Papa Fred pour lui montrer ta tenue. Comme toujours,…


Mes amours,
Commençons par du très léger aujourd’hui après ces mois d’absence. Mathilde, tu parles de mieux en mieux et nous régale de tes pensées drolatiques. Voilà quelques épisodes de ces dernières semaines afin de s’en souvenir éternellement.
Chaque matin, je t’habille puis tu files voir Papa Fred pour lui montrer ta tenue. Comme toujours, tu as droit à un compliment « Comme tu es jolie, Mathilde ! ». Réponse de ta part : « Bah oui, je suis jolie » avec l’expression d’une personne blasée.
Tu copies beaucoup les expressions de ton Papa Fred notamment quand l’autre jour tu m’as disputé : « Papa, tu mets trop de gâteau dans ta bouche ! ».
A Pâques, tu jouais avec tes cousines quand tu as haussé le ton : « Enora, ne touche pas ce livre, c’est un ordre ! ».
Calie montait sur la table pour renifler nos assiettes alors que nous mangions. C’était la troisième fois en cinq minutes et j’ai donc poussé notre « fille aînée ». J’aurais dû m’abstenir : « Papa, on ne tape pas Calie. Je ne suis pas contente ! ».
Papa Fred a toussé l’autre jour. Bilan : « Papa, on met la main devant la bouche ! »
Un matin, j’étais assis sur le canapé et tu jouais avec une bouteille vide. « Papa, je vais couper la bouteille. Tu as compris ? ».
Nous faisions, toi et moi, les courses au Franprix et j’avais un caddie plein. Tu courais un peu partout, gentiment. Arrivé à la caisse, je pose tout sur le tapis et découvre des choses que je n’avais pas prises. Je te demande ce que c’est : « Des tomates ! ». Euh non, il s’agissait de radis. Puis, un sachet. « Mathilde, qu’est-ce que c’est ? » Réponse avec un sourire jusqu’aux oreilles : « Des pâtes !!»
Tu utilises beaucoup le mot « fâché » qui ne vient pas de papa Fred, mais sans doute de la crèche. Quand nous ne faisons pas ce que tu veux, tu boudes et dis que tu es « fâchée ».
Tu finissais ton repas alors que tu séjournais chez Papy Pierrot et Mamie Chantal. Papy t’a portée pour descendre de ta chaise haute et t’a demandé si tu avais bien mangé. « C’était DE-LI-CIEUX ! » en insistant bien sur chaque syllabe.
Tu es entrée dans la salle de bains l’autre jour alors que Papa Fred s’apprêtait à aller sous la douche. Face à son zizi, tu as demandé « Papa, c’est caca ? ».
Tu t’appelles « Mathildou » sans arrêt. C’est ton surnom à la crèche, celui qu’une puéricultrice, Hélène, a trouvé pour toi l’an passé et que nous n’utilisons pas du tout. « Mathildou veut un yaourt », « C’est pour Mathildou, pas pour toi ! »… Je t’appelle toujours « Baby girl » et papa Fred t’appelle régulièrement « Ma chérie » ou « Madame Barreau ». Papy Pierrot t’appelle « Pitchoune ».
Tu manges sans arrêt le dentifrice. J’ai beau essayer de t’apprendre à le cracher, dès que je mets la brosse à dents dans ta bouche, tu avales le produit… Tout ça parce qu’il est aromatisé à la fraise.
Papy Pierrot t’a aidée à faire un puzzle, mais a eu un peu de mal. Quand il a enfin trouvé le truc, tu l’as félicité : « Bravo Papy, tu as compris ! ».
Tu trouves que tes pieds sentent très bon. C’est notre jeu à tous les deux. Tu me fais sentir tes petons et je fais semblant de trouver qu’ils sentent mauvais. Et tu ris. Moi aussi d’ailleurs.
Deux épisodes dans le métro. Nous rentrions de chez tata Bérengère (que tu aimes très fort. On a beau être chez elle, tu es à l’aise comme si tu étais à la maison. C’est assez rare pour être souligné) et tu me faisais face dans le wagon. D’un coup, tu lances à haute voix « Papa, c’est un monsieur ou une dame ? » en me montrant une personne juste à côté de nous. C’était un monsieur, mais ma réponse n’a pas suffi : « Pourquoi il porte un chouchou dans les cheveux ? ». Ledit monsieur n’était pas vraiment content.
Un autre, par contre, a bien ri quand quelques semaines plus tard, tu m’as posé la même question. Quand je t’ai dit qu’il s’agissait d’un homme, tu as répondu « Mais pourquoi il porte des bagues ? ». Le monsieur était gothique et avait des têtes de mort aux doigts. Il a franchement rigolé avec toi, c’était mignon.
Des anecdotes comme celles-ci, nous en avons plein notre besace. Je devrais les noter. Sache, en tout cas, que papa Fred et moi-même nous régalons depuis deux ou trois mois. Le reste était super, aussi, mais si je pouvais t’arrêter de grandir pour rester dans l’instant présent, je le ferais. Tu ne fais pas de bêtises, tu es très polie avec tout le monde (même les inconnus), tu vas vers les gens (on est assis dans l’herbe au parc et tu t’en vas saluer toutes les personnes présentes autour du nous), tu reçois plein de compliments, tu parles mieux que beaucoup d’enfants de ton âge… C’est un régal. Surtout que depuis quinze jours, tu as finalement mis de l’équité entre tes deux pères. Tu ne réclames plus Papa Fred sans arrêt, mais me fais aussi des câlins, m’appelle la nuit quand tu fais un cauchemar. Tout ça parce que je me suis absenté pendant quatre jours pour mon travail. Si j’avais su, je l’aurais fait plus tôt !!
Tout va pour le mieux, sinon. Nous partons dans une dizaine de jours rejoindre Maman pour essayer de te créer, petit bébé. J’ai hâte d’y être notamment pour toi Mathilde afin que tu puisses parler en anglais. Tu as appris ta première phrase « I want…, please papa ». Ça marche plutôt bien, mais je pense qu’être entourée de personnes ne parlant pas le français va t’aider dans l’apprentissage de la langue. Tu continues à tricher avec moi car tu sais que je comprends tout. Je crois que papa Fred comme moi avons décidé de ne pas t’aider sur place. Pas de traduction, juste toi face à cette langue que tu comprends parfaitement. Tu peux le faire, j’en suis sûr !
Nous devons consulter ton pédiatre à cause de tes genoux qui se touchent et poussent tes mollets vers l’extérieur. Il paraît que de simples semelles dans tes chaussures règleront tout ceci.
L’école te tend les bras. Le rendez-vous avec ta directrice a été une vraie réussite. Mme Serafin est adorable, il faut dire, et tu t’es montrée sous ton meilleur jour. Un vrai petit ange. La directrice (qui sera peut-être ta maîtresse) t’a parlé très sérieusement : « Mathilde, les bébés qui font leurs besoins dans une couche ne viennent pas à l’école ». Depuis, tu t’impliques davantage dans cet apprentissage. Mais tu te fiches totalement de faire pipi ou caca sur toi contrairement à ce que tout le monde nous avait dit. Nous avons entamé une course contre la montre… plus que trois mois et des poussières avant la rentrée !
Je vais arrêter là pour aujourd’hui. Je dois travailler sur mon livre. Celui qui conte votre histoire à tous les deux. Un prolongement de ce carnet de bord, en fait !
Je vous aime mes chéri(e)s !
Papa Julien

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