
Donc, petit bébé (je te donnerai un surnom quand nous saurons si tu es un garçon ou une fille), voilà le moment venu de te concevoir. 2011 sera-t-elle ton année ou préféreras-tu 2012 pour voir le jour ? J’espère 2011 car je me languis de toi. J’ai envie de t’aimer, de te serrer dans mes bras, de voir Mathilde être ta grande sœur, de te placer dans les bras de ton papa Fred, de ta famille, de ta marraine et de ton parrain.
Nous avons choisi ceux-ci. Riana est une « Tatie » si formidable pour Mathilde qu’elle nous semble idéale pour toi. Tendre, douce, prête à faire des pitreries pour obtenir une risette en retour. J’aime Riana de tout mon cœur et lui confier ce rôle de marraine sera une preuve de mon amour, de ma confiance en elle et une façon, aussi, de la remercier pour tout l’amour qu’elle porte à Mathilde. Je sais qu’elle t’aimera tout autant. Pas plus, pas moins. Vivement que nous l’intronisions en tant que marraine en te plaçant contre son cœur. J’espère que tu seras content(e) de notre choix.
Ton parrain devrait être Alexandre, le meilleur ami de papa Fred. Il devait déjà être ton parrain, Mathilde, mais Jean-Phi avait demandé à l’être donc nous avons décidé qu’il le méritait (et n’avons d’ailleurs aucun regret car il est dingue de toi !). Mais Alexandre acceptera-t-il de devenir ton parrain, petit bébé ? Il a déjà quelques filleul(es) et selon Bérengère, son ancienne compagne, Alexandre estime qu’un parrain doit être un membre de la famille. J’espère qu’il fera une exception pour toi car nous tenons beaucoup à lui et tu serais gâté(e) en amour avec lui. Qui pourrait prendre sa place, sinon ? L’un de mes cousins (Vincent ? Nicolas ?) ? Sûrement pas tonton Cyril. Manu, le frère de Papa Fred ? Il serait un bon parrain.
Reste à choisir ton papa génétique, petit bébé. Si la réflexion a été très simple pour toi, Mathilde, tant il était évident pour moi que papa Fred devait être celui utilisant sa graine, le doute s’est installé ici et à quelques jours de te « faire », le doute persiste.
Je pense que ce sera moi. L’envie commence à poindre en mon cœur. Mais j’ai peur, je suis très effrayé. Pour différentes raisons :
– Peur que tu me ressembles physiquement parlant. Papa Fred est plus beau et je ne m’aime pas beaucoup avec mon gros nez et ma maigreur.
– Peur qu’une différence se crée entre Mathilde et toi à cause de ce lien génétique distinct. Que la famille Barreau considère Mathilde comme sienne et toi comme quelqu’un d’une autre famille. Que la famille Trubert ne se mette plus à considérer Mathilde comme quelqu’un de son clan, à ton profit. Mathilde a séduit son monde, je ne m’inquiète pas trop de ce second point, mais comment mamie Odile réagira-t-elle face à ce petit-enfant qui n’est pas de son sang ? Je sais qu’elle m’aime tendrement et dois lui faire confiance. Elle saura t’aimer comme Tristan, Enora, Marion, Anaïs, Mathilde, Chloé et ce bébé à naître très bientôt (de tonton Jean-Phi et tata Cathy). Espérons que tes oncles et tantes Barreau aient cette même ouverture de cœur. Je redoute un peu tata Claire et ses réactions un peu rudes parfois. Elle avait, par exemple, dit à ses enfants de ne pas considérer Mathilde comme leur cousine jusqu’à ce qu’ils soient sûrs qu’elle soit de votre papa Fred. Une idiotie qu’elle regrette aujourd’hui, j’en suis sûr.
– Peur d’une maladie qui traîne dans la famille Trubert et dont sont atteints ma marraine et mon cousin. A priori, aucun risque, mais je vois toujours les choses dans leur pire aspect.
– Peur, enfin, que tu souffres, Mathilde, de ce lien génétique différent du tien. Que tu estimes, ma chérie, que j’aime davantage ton frère ou ta sœur parce qu’il est de mon sang. Je t’ai aimée bien avant ta naissance, Mathilde, en sachant déjà à l’époque que tu ne me ressemblerais pas physiquement, que mon amoureux serait ton père biologique. Je t’ai aimée une fois dans le ventre de Maman, je t’ai vue naître, j’ai été le premier à poser les yeux sur toi (hormis un flot d’infirmières), à te parler, à m’inquiéter pour ta vie. Je t’ai aimée chaque minute depuis et je refuse que tu puisses penser que mon amour pour ton frère ou ta sœur soit plus intense que celui que je ressens pour toi. Ces amours sont différents car vous êtes différent(e)s, mais ces amours sont surtout égaux. Sois sûr, petit bébé, que tu es déjà aimé et espéré tout autant, que nous parlons de toi sans cesse…
Notre vie s’organise pour ta venue, d’ailleurs. Comme nous l’avions fait pour toi, Mathilde, nous commençons à réfléchir si nous déménagerons ou non, combien de temps j’arrêterai de travailler… Nos finances sont, soyons honnêtes, moins joyeuses qu’à l’époque de mon premier congé parental et je ne crois pas qu’il soit possible de m’arrêter pendant presque deux ans comme pour toi, Mathilde. J’avoue avoir moins envie, aussi. Tout n’a pas été rose dans cet arrêt puisque tu as beaucoup pleuré Mathilde. Certaines journées étaient difficiles. Tu hurlais dès que je ne te regardais plus, me concentrant sur du repassage, par exemple. Du coup, pour toi, petit bébé, je préfère envisager le qualitatif au quantitatif. Passer peut-être moins de temps avec toi, mais du meilleur temps. Dans le sens où Mathilde aurait sans doute préféré être en crèche plutôt que seule avec moi tous ces mois, j’envisage de m’arrêter entre quatre et six mois pour toi puis de te trouver une gentille nounou ou une place en collectivité. Sachant que, contrairement à Mathilde, tu ferais des horaires plus tendres, que j’irais te chercher à chaque moment de libre.
Je me rends compte que travailler m’avait manqué et que cette activité me fait du bien. Mais qui sait ? Peut-être qu’en te voyant, l’envie de tout plaquer pour prendre soin de toi aussi longtemps se fera sentir ? Honnêtement, je ne pense pas car la solitude du congé parental m’avait pesé. J’espère qu’à l’heure où vous découvrez ces lignes, vous comprenez mon choix (celui d’être resté avec toi Mathilde et d’avoir préféré te montrer le monde et pas seulement ma trombine, petit bébé). Un papa bien dans ses baskets importe plus qu’un papa trop présent. Voilà le bilan de ma vie de parent.
Je me languis de votre maman. Et elle se languit de vous deux. Elle est impatiente d’être enceinte de toi, petit bébé, et de te revoir, Mathilde. Sa décision de venir en France pour préparer cette naissance nous a surpris car son séjour en France ne l’avait guère comblée la dernière fois. Je pense qu’elle souhaite retrouver Paris pour mieux l’apprécier d’une autre façon, avec un autre regard. Nous comptons l’emmener à la crèche pour lui montrer où tu passes tes journées, Mathilde. Ce sera drôle de lui faire découvrir tes puéricultrices, copains et copines. J’espère que Camille sera-là pour mieux mettre un visage sur un nom.
Garçon ou fille ? Nos amis ont, à l’heure où tant de secondes grossesses s’annoncent, tous le « choix du roi », c’est-à-dire un garçon et une fille. Je m’en fiche, du moment que tu es en bonne santé. Je me régale avec Mathilde donc si tu étais une fillette, je serais très heureux, petit bébé. Mais papa Fred a toujours ce rêve d’un garçonnet avec qui jouer au rugby au fond de son cœur (malgré tout son amour pour Mathilde). Si tu étais un garçon, il y aurait une vraie différence entre vous deux. Vous seriez incomparables et ce serait chouette, sans doute. Donc, contrairement à toi, Mathilde, que j’espérais fille, je n’ai pas de préférence particulière quant au sexe à venir. Il paraît que le papa est décideur en matière de sexe… Nous t’aimerons dans les deux cas.
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