Ciel, encore six mois de passés sans avoir pris le temps de t’écrire, ma petite Mathilde. Le temps passe follement vite. Dans deux jours, tu souffleras tes deux bougies d’anniversaire. Deux années de bonheur, de fatigue, de risettes, de maladies infantiles, de petites et grandes joies, de bien-être…
Tu quittes peu à peu le stade du bébé au profit de celui de petite fille. Nous nous en rendons compte par ton langage qui ne cesse de progresser. Tes phrases françaises s’affirment. Tu nous surprends par la justesse de ta grammaire et ta capacité à répéter tout (et n’importe quoi ! Les gros mots de ton papa Fred à quelques reprises, par exemple). « Papa, tu as vu ? C’est un chien ! ». « Non Papa, pas mettre chaussures ». Tu ne conjugues pas encore tous tes verbes, mais ajoutes les négations au bon endroit. Tu connais parfaitement le nom des animaux, sais compter jusqu’à cinq (en oubliant à chaque fois le chiffre « 4 »), tu chantes les comptines que nous t’apprenons ou que tu découvres à la crèche. Je te demande souvent « Which song do you want ? ». Je feins de ne pas comprendre ta réponse et t’encourage à me la chanter pour me rafraîchir la mémoire. Et tu te lances. Ta préférée avec moi est celle de l’éléphant (« Un éléphant qui se balançait sur une toile-toile-toile… ») alors que tu préfères « Bateau sur l’eau » avec ton papa Fred. Je suis étonné, tu chantes plutôt juste et en rythme. Tu n’as pas hérité ça de Maman car je suis à peu près sûr que celle-ci chante faux. Papa Fred n’est pas toujours juste, mais ce n’est pas loin. Il a des problèmes avec les paroles et tu le corriges, c’est mignon.
Côté danse, tu continues de bouger ton popotin. Tu tournes même sur toi-même. Ta chanson fétiche demeure « Chupee » du groupe Cocoon. C’est notre air à toi et moi. On danse ensemble et on rit à chaque fois. Sinon, Mamie Chantal t’a fait découvrir « René la taupe » et tu nous réclames la vidéo 15 fois par jour, au minimum. Oui-oui est Dora l’exploratrice sont tes amis dont tu as du mal à te passer.
Ton anglais n’est pas aussi bon que ton français et je m’en fiche. Je suis très fier car tu comprends tout ce que je dis et si aucun mot anglophone ne sort spontanément de ta bouche, tu traduis volontiers tes dires quand je t’y encourage. Pas encore de phrase, mais je sens qu’une ne va pas tarder. Tes retrouvailles avec Maman ont débloqué ton compteur. Depuis, tu es bien intéressée par la langue que je te parle. Tu m’épates car tu t’essaies à des sons difficiles pour un non-anglophone comme le fameux « th » et tu y parviens aisément.
Je n’ai pas tout le temps nécessaire pour te conter tes retrouvailles avec Maman. J’essaierai de le prendre très prochainement, mais j’ai une grande annonce à te faire. Ce blog qui a été tien depuis des années, il va maintenant falloir le partager. Maman nous fait l’honneur de vouloir à nouveau porter un bébé pour Papa Fred & moi. Oui, tu vas avoir un petit frère ou une petite sœur. Les premières tentatives pour créer ce bébé devraient avoir lieu au mois de janvier 2011. J’espère qu’une naissance s’ensuivra rapidement pour qu’un écart d’âge minime existe entre vous deux.
J’espère que tu ne prendras pas ombrage de ce partage de blog. Comme tu peux le constater, t’écrire ici n’est plus aussi régulier qu’autrefois car… je te consacre tout mon temps libre ou presque ! Je travaille à nouveau depuis deux mois et n’ai plus l’occasion de noircir des pages ici. L’envie est toujours là, mais je suis contraint de m’abstenir. Donc globaliser vos deux histoires me permettra de mieux vous raconter. Ceci n’enlève rien à l’amour que je te porte, ma Mathilde.
Voici donc le premier message qui te sera adressé, petit bébé à venir. Nous avons choisi tes potentiels prénoms, déjà. Papa Fred raffole de Valentin depuis plusieurs mois. Je l’aime aussi, mais disons que d’autres possibilités me tentaient également. Mais comme j’ai choisi Mathilde pour ta sœur, c’est au tour de ton autre papa de voir sa préférence prendre vie. Si tu es une fille, le choix est étrangement plus large. Emilie fait encore partie des potentiels prénoms, mais mon cœur balance pour Charlotte que ton Papa Fred aimait beaucoup il y a encore quelques jours et plus maintenant. Il est un peu girouette, tu le connais. Clémence et Justine nous plaisent également. Rien de très original pour ton prénom donc, petit bébé. Celui de Mathilde a rencontré un vif succès donc nous espérons que le tien appellera autant de compliments. Ce n’est pas bien grave si ce n’est pas le cas puisque nous l’aimerons et t’aimerons. Nous t’aimons déjà, d’ailleurs.
Ce blog est tien autant que celui de Mathilde. Non pas depuis ce message d’aujourd’hui, mais dès le tout premier créé il y a tant d’années. En effet, la vie et le destin ont voulu que Mathilde naisse avant toi. Mais tu aurais pu être notre aîné(e) si ta sœur n’avait pas devancé ta venue vers nous. Toute l’attente, tout l’amour, toute l’impatience qui retracent le parcours jusqu’à Mathilde, fais-les tiens, s’il te plaît.
Ta naissance, petit bébé, est attendue depuis longtemps. Avant même la grossesse de votre maman, nous voulions déjà deux enfants. Mathilde est arrivée et le bonheur parental a commencé. Elle a été un bébé facile (la plupart du temps !) et nous a, dès lors, encouragé à recommencer rapidement pour connaître à nouveau la joie de tenir son nouveau-né contre soi. Nous pensons beaucoup à toi. Plusieurs fois pas jour me concernant. J’ai un peu peur. Un sentiment que je ne connaissais pas en rêvant de toi, Mathilde.
J’ai peur en effet de ne pas réussir à vous aimer autant l’un que l’autre. Ou plutôt de vous montrer mon amour de la même façon. Je sais que je vous aimerai autant, mais j’ai peur qu’un l’un de vous se sente moins aimé. Votre tonton Cyril a pris tant de place dans la vie de mes parents qu’il m’a fallu attendre l’âge de 17 ans pour comprendre que mes parents renfermaient en leur cœur autant d’amour pour moi que pour lui. Et attendre si longtemps avant d’avoir cette certitude a été très douloureux. J’espère ne jamais vous faire penser que j’aime plus votre frère/sœur. Que jamais vous ne souffrirez à propos de préférences. Qu’il s’agisse de vos papas, de Maman, de vos grands-parents… L’amour ne se divise pas, il se décuple. Tout l’amour que j’ai pour toi, Mathilde, alors que tu vas avoir deux ans, je te le donnerai à même hauteur, petit bébé, sans pour autant en priver ta sœur. J’en suis sûr.
Mes craintes sont diverses. Mathilde, j’ai peur de ta réaction face à un petit être qui va accaparer tes parents. Nous sommes disponibles à 100% pour toi et redoutons de devoir te demander de patienter parce que nous faisons ceci ou cela avec ton frère ou ta sœur. Tu as besoin d’attention et adores que l’on s’occupe de toi. Tu n’aimes pas jouer seule, être seule. Là, nous serons obligés parfois de te demander d’être autonome. Comment le vivras-tu ?
Pour toi, petit bébé, je redoute ce temps partagé. Mathilde aura eu droit à trois ans de pur privilège. Hormis Calie, personne ne nous occupe à part elle. Nous sommes aux côtés de ta sœur depuis sa naissance et elle règne sur nos existences. Toi, tu naîtras en devant, dès ta première minute de vie, partager tes parents et ton chez-toi. Mathilde aura eu trois ans seule avec nous et toi non. Et j’ai peur de cette « injustice » si l’on peut dire.
D’autres points me préoccupent et je vous en parlerai plus tard, mes enfants. Pour le moment, Mathilde, tu m’attends à la crèche. Auras-tu joué avec ta meilleure amie, Camille ?
Mathilde, j’ai retrouvé ces dates dans mon vieil agenda. Elle te concerne et me permettront de me souvenir d’étapes de ta croissance.
1ère dent : 28 avril 2009
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