Belle vie à Nantes

Ma Mathildou La vie est bien belle à Nantes. Tu l’as vu, des mois ont encore filé depuis mon dernier mot. Et pour cause ! Entre le déménagement début juillet, le départ de ton papa Fred début juin puis les vacances, nous pouvons dire que le quotidien prend vraiment forme en ce mois d’octobre. Tu aimes…


Ma Mathildou
La vie est bien belle à Nantes. Tu l’as vu, des mois ont
encore filé depuis mon dernier mot. Et pour cause ! Entre le déménagement
début juillet, le départ de ton papa Fred début juin puis les vacances, nous
pouvons dire que le quotidien prend vraiment forme en ce mois d’octobre.
Tu aimes Vertou et notre nouvelle maison. Dès la première
nuit, tu as fait un gros dodo. Ta chambre remporte un vif succès avec son
stickers romantique que nous avons installé ensemble, avec Mamie Odile.
L’école n’a été qu’une formalité même si tu découvres des
règles différentes de Levallois. Tania, ta maîtresse, et Aline, son assistante
réclament en effet un bisou chaque matin. Quelque chose que Madame Sérafin, l’an
passé, n’aurait jamais toléré ! Tu as déjà des amies. Inès, Lola et Manon.
Tu te languis de la venue de Calinours à la maison. Cette peluche est partagée
entre tous les enfants de ta classe et s’invite dans chaque famille pour le
week-end. Nous avons prévu de lui faire de la place quand Marraine viendra avec
tonton Christophe, Louis, Mila et Tom.
Dans une poignée de jours, tu vas avoir 4 ans. Déjà… Le
temps file, ma jolie. Je n’ai pas vu cette année passer. Je n’ai pas forcément
hâte que tu grandisses samedi. Nous te voyons changer, t’affirmer, quitter peu
à peu le monde de l’enfance. Comme le dit Mamie Odile, « ça va trop vite.
Il faut que Mathilde reste bébé ! » Avec Marion qui est sur le point
de tomber dans l’adolescence, ta grand-mère veut te savoir petite pour profiter
de ton innocence et de ta fraîcheur.
La flopée de nouveautés de ces dernières semaines
commence à te peser un peu, je crois. Nouvelles têtes, nouveaux rythmes,
nouvelles façons de faire… Si au début cela semblait te ravir, on sent une
overdose. Que tu cherches de la stabilité. Mais tu vis tout ceci plutôt
aisément. Même très bien, toi qui aimes tellement tes habitudes.
Ton niveau d’anglais s’améliore un peu plus chaque
semaine. Tu comprends tout, mais parle peu. Nous t’avons inscrite à des cours
collectifs (où tu retrouves Manon) et tu aimes ça. Les enfants sont grands
débutants et toi, tu brilles, forcément. Cela te valorise, te plaît, t’encourage
à continuer.
Papy Pierrot et Mamie Chantal vendent leur maison de
Brunoy pour se rapprocher de toi. Ils ne peuvent pas vivre sans leur
petite-fille. C’est trop difficile à supporter. Et voyant que l’on se plaît
beaucoup ici et qu’il n’est pas question de retourner à Paris, ils ont fait le
choix de tout plaquer. Pour toi.
Tu leur rends cette affection avec une nette préférence.
Aller chez Mamie Odile et Papy Jean-Fa relève presque de la punition à t’entendre.
Alors que retrouver mes parents te fait piaffer d’impatience.
Pour la première fois, avant-hier, tu as lancé « Moi,
je veux un papa et une maman. Pas deux papas. » Cela nous a surpris, mais
pas attristés. Comme le dit mon amie Nathalie (que tu aimes beaucoup) : « Mathilde
a envie de normalité, de se fondre dans la masse. » Nous savions que tu
aurais envie d’un foyer plus classique, mais si tôt, non. Tu as pourtant lancé
à ta prof de gym, il y a une semaine, quand celle-ci t’a dit « Tu pourras
montrer cet exercice à Maman », « Moi, j’ai deux papas ! »
avec plein de fierté. On pourrait croire que tu voudrais que Maman vienne vivre
avec nous et que l’un de tes papas s’en aille. Mais non, tu veux que Papa Fred
devienne ta maman et que je reste ton papa. Nous t’avons expliqué que ce n’était
pas possible et tu es passée à autre chose.
Les gens semblent bienveillants vis-à-vis de notre
famille. J’aimerais que ta maman vienne bientôt pour lui montrer notre maison,
ton école, tes amies… Nous avons peu de nouvelles en ce moment et cela me
peine. Tu sais combien j’aime ta maman.
Tatie va bientôt donner naissance à une petite fille. J’ai,
pour l’occasion, sorti de leurs cartons toutes tes affaires de bébé afin d’en
donner certaines à ton oncle et ta tante. Cela m’a fait plaisir de revoir tout
ceci et m’a rendu triste aussi. J’aurais aimé revivre ce bonheur. Tout le
bonheur que tu nous as déjà donné. Mais nous vivons bien le fait de savoir que
tu seras fille unique.
Dans une quinzaine de jours, nous saurons si nous aurons
le droit de nous marier. Et aussi si je pourrai, un jour, t’adopter. Cela ne
compte absolument pas pour moi. Mais Papy Pierrot et Mamie Chantal seraient
ravis de ce geste. Ils aimeraient tant pouvoir te transmettre leurs biens, une
partie de leur patrimoine. Tu as déjà hérité de leur amour inconditionnel. Je
ne savais pas qu’ils pouvaient aimer quelqu’un autant.
Je vais m’arrêter-là pour travailler. Je cherche de
nouvelles piges. Je t’ai accordé beaucoup de temps depuis ta naissance. Et,
sans t’en retirer, l’heure a sonné de travailler pleinement pour moi.
Je t’aime, Mathilde. Même si je ne te le montre pas tout
le temps.
Ton Papa Julien

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Posts