Il est temps de te parler à toi, amour de notre vie, en oubliant ce « il ou elle » qui a été présent depuis le 15 janvier 2006, date de la création de ce petit journal, présent aussi dans tous les e-mails échangés avec nos proches, dans toutes les conversations, depuis des lustres. Nous savons qui tu es désormais et ce depuis le lundi 16 juin. Quel moment nous avons vécu ! Nous sommes partis retrouver ta maman Re, ton tonton Shaun, Allison et Michael, June et tous les autres… il y a une dizaine de jours. Nous avons pu constater combien tu avais grandi(e), ta maman arborant un petit bidon adorable. Nous savoir à quelques centimètres de toi, entourés des gens qui t’aiment chaque jour, chaque instant, et qui ont la chance de t’embrasser ou de te caresser dès qu’ils le veulent, a été un pur bonheur pour ton papa Fred et moi. Tu as entendu nos voix, nos rires, nos murmures d’amour et rien que cela était un très beau cadeau. Tous les moments passé à côté de toi nous sont précieux et partager un bout de cette grossesse avec ta maman Re représente à chaque fois une étape importante pour nous.
C’est donc dans la bonne humeur que s’est déroulé notre séjour dans le Vermont. Les retrouvailles ont été heureuses et chargées en émotion. Nous avons eu la chance de rencontrer la famille de Re, des amis de Shaun, de faire partie de leurs proches à l’occasion d’une fête organisée en l’honneur de Michael et d’Allison qui passent dans la classe supérieure avec brio. Pour Mike, ce moment sera d’autant plus important qu’il va entrer à l’école des grands, les choses sérieuses vont commencer pour lui !
J’avais emporté des catalogues de chambres d’enfant pour demander son avis à ta maman Re. Elle a pu voir ce que nous aimions bien, ce que nous détestions et tout ce qui nous a permis de te créer ton univers. June, la grand-mère de Shaun que nous aimons beaucoup et qui t’attend avec une véritable impatience, a participé à cette séance de shopping virtuel. C’était un joli moment ! Nous sommes plus ou moins tombés d’accord sur des couleurs qui pourraient te correspondre, restait à savoir si tu serais un petit garçon ou une fillette. Les paris allaient bon train. Hormis Mike et ton papa Fred, tous étaient persuadés que tu étais une princesse (aussi bien en France qu’aux Etats-Unis d’ailleurs). Ta maman Re nous a dit combien elle ressentait les mêmes choses que pour la grossesse de sa petite Allison. Beaucoup de douceur, des mouvements tendres (tu es un gentil bébé !), des envies de manger épicé et une sensation indescriptible qui lui faisait sentir que tu étais une fille. Alors allait-elle avoir raison ou tort ? Il nous fallait attendre encore deux journées pour avoir une réponse.
Je vais aborder un thème très original qui risque de te surprendre : tu attires les phénomènes naturels. J’ai oublié en effet de te raconter combien il avait neigé lors de notre tentative de février, celle qui nous a permis de t’attendre aujourd’hui. Ton papa Fred et moi devions rentrer après quelques jours passés auprès de toute notre famille américaine, mais voilà que la neige a tout bouleversé. Jamais une tempête n’avait été si importante et nous nous sommes retrouvés bloqués à l’aéroport qui était fermé, reportant ainsi notre départ. Nous avons dû prendre un bus puis un car dans ce grand manteau blanc, jusqu’à la ville la plus grande pour décoller enfin vers Paris. Nous pensions à un événement isolé, mais voilà que tu as encore fait des tiennes lors de notre dernier voyage. Je dormais tranquillement à l’étage quand une forte pluie m’a réveillé. Je suis descendu retrouver ton papa Fred et tous les autres. Pendant que nous discutions, nous n’avons pas réalisé que l’orage grondait si fort. Ce n’est qu’en sortant que nous avons constaté combien les dégâts étaient conséquents. Le jardin, l’allée, la rue… tout croulait sous l’eau, celle-ci arrivant au-dessus du genou à certains endroits. Tant de pluie que la cave de ta maman Re et de ton tonton Shaun a été totalement inondée. Impossible d’y rentrer à cause de l’eau. Nous avons tous bravé les cordes qui tombaient pour nous réfugier chez June de peur de voir l’électricité rendre l’âme. C’est à l’hôtel que s’est terminée cette longue nuit. Il y a beaucoup de dégâts, la cave renfermant de nombreux appareils ménagers. Nous espérons que tout va s’arranger…
Notre voyage nous a offert des séances de shopping sans pourtant (presque) rien acheter qui te concerne. Garçon ou fille, nous ne savions pas, je te le rappelle. J’ai tout de même pris quelques petits vêtements qui se sont ajoutés à tous ceux que j’avais choisis en France. Nous commençons à disposer d’une belle petite collection… mais la plupart s’avère inutile aujourd’hui. Et je dis ceci sans aucune tristesse, crois-moi !
La dernière nuit avant l’échographie a été très difficile pour le papa que je suis. J’ai entendu le prénom que nous avions choisi pour une petite fille, résonner dans mon cœur, dans ma tête… J’ai difficilement dormi car je n’ai pas compris ce qui s’est passé. A force de parler d’un petit garçon avec ton papa Fred, j’avais fini par oublier combien j’avais toujours rêvé d’une fille. Je crois que l’assurance de ta maman Re avait fini par déteindre sur moi, me rappelant à mon espoir d’enfant, celui d’avoir une princesse, de l’aimer et de lui faire des bisous tout au long de sa vie…
Il était temps d’aller à l’échographie, à ta rencontre donc. Ton tonton Shaun était avec nous et te voyait pour la toute première fois. C’était une grande joie car il fait autant partie de ce projet que nous, que ta maman Re, que tes futurs grand-parents, que nos amis… Nous avons revu Stacy, la jeune fille qui avait déjà pris de si jolies photos de toi lors du tout premier examen. Nous l’avons remerciée de notre 1er rendez-vous qui nous avait laissé un merveilleux souvenir. Stacy est un amour, il est vrai, et cette nouvelle rencontre nous a permis de voir combien elle s’était attachée à notre projet, à notre route vers toi. Au lieu de 5 photos, nous en avons ainsi eues plus d’une dizaine ! Stacy nous a dit dès notre entrée dans la pièce : « Je ne vous laisserai pas repartir en France sans connaître le sexe de votre bébé ! ». Allais-tu être davantage coopératif/ve que la 1ère fois ? Oui, merci ! Stacy a regardé dans le détail avant d’écrire sur l’écran de l’échographie : « It’s a girl ! ! ! ». Tu es une fille ! Tu es notre fille ! Tu es la plus belle du monde déjà !
Oh comme nous t’aimons ! Nous n’en revenions pas de voir ceci écrit et d’avoir enfin la certitude qu’une belle demoiselle allait arriver dans nos vies… Stacy nous a laissés partir en versant quelques larmes. Elle va quitter l’hôpital de Rutland et était triste de ne pas pouvoir te suivre jusqu’à ta naissance. Nous avons échangé nos e-mails pour lui donner de nos nouvelles, elle était ravie ! Nous nous écrivons déjà, c’est un vrai plaisir.
Une fille, notre enfant est une fille ! Tu sais que nous voulions taire à nos proches si tu étais un garçon ou une fille… nous avons changé d’avis ! Pourquoi ? Tout simplement parce que nous sommes très très heureux ! Aussi parce que le prénom Emilie que nous avions initialement choisi pour toi n’est plus celui qui habite notre cœur. Un autre l’a remplacé, un qui devrait surprendre et, nous l’espérons, plaire autant à notre entourage qu’à toi. Celui qui était prévu pour un petit garçon étant connu de tous ou presque, nous avons encore une surprise pour nos proches avec ton prénom. Il faudra attendre le jour de ta naissance pour le connaître, bien entendu. Nous avons donc annoncé ta venue, oh jolie demoiselle, à tous et à toutes. Aucune surprise autour de nous. Tous hormis 4 personnes (tes tontons Alexandre et Yves, ta grande cousine Tatiana et ta tata Alexandra) avaient parié sur une fille. C’est en effet tout ce que l’on nous souhaitait. 3 personnes sur une bonne cinquantaine, je trouve ça énorme ! Nos amis et familles auraient-ils des dons de voyance ? Tu n’imagines pas leur joie en entendant qu’une petite fée allait arriver dans notre vie. Bérengère a été la première à te trouver un surnom : Bébé Princesse. Voilà comment nous t’appellerons d’ici ta naissance. J’espère que tu aimes bien… nous, on adore !
Une fille, notre fille arrive, tu arrives Bébé Princesse ! Tu ne peux pas imaginer combien nous rayonnons. Tu vas être merveilleuse ! J’ai hâte de te dire combien je t’aime chaque jour, ma jolie, de te chanter des berceuses, de te choyer… et ton papa Fred est pareil. Déjà, j’ai couru faire les boutiques pour célébrer ta venue. Du prune, du rose, du violet, du blanc… tout y est ! Sac à langer, bavoirs, draps, nid d’ange, turbulette… ton trousseau se compose petit à petit. Nous avons déjà quelques robes, des petites chaussures à croquer, quelques doudous qui partageront tes songes… Je sais que j’aurais été très heureux avec un petit garçon, mon rêve est celui de devenir père après tout. Père d’une petite fille comme toi est l’ultime bonheur ! Je ne peux contenir mes sourires, m’empêcher de le dire à tous ceux que je croise, verser des larmes de joie par ci par là… J’en fais trop ? Je m’en fiche, je t’aime et je n’en ferai jamais trop pour toi !
Je dois m’arrêter là, ma puce (comme c’est bon de pouvoir dire ça !), des cartons m’attendent !
Je t’aime, petite demoiselle,
Papa Julien
Tu arrives !
Il est temps de te parler à toi, amour de notre vie, en oubliant ce « il ou elle » qui a été présent depuis le 15 janvier 2006, date de la création de ce petit journal, présent aussi dans tous les e-mails échangés avec nos proches, dans toutes les conversations, depuis des lustres. Nous savons qui…
Laisser un commentaire