Notre nouveau chez-nous

Ça y est, nous y sommes ! Les cartons se déballent, tous les meubles sont installés et déjà le bonheur est là. Comme la vie est douce dans ce nouvel appartement… Le silence est partout et j’avoue ne pas m’y habituer tout à fait tant nous avons supporté nos anciens voisins et leurs bruits incessants.…


Ça y est, nous y sommes ! Les cartons se déballent, tous les meubles sont installés et déjà le bonheur est là. Comme la vie est douce dans ce nouvel appartement… Le silence est partout et j’avoue ne pas m’y habituer tout à fait tant nous avons supporté nos anciens voisins et leurs bruits incessants. Je crois que les nuits sont les plus surprenantes : nous ne nous réveillons pas ! Aucune bouteille jetée à 6h du matin, aucun supporter de l’OM qui crie à minuit, pas d’enfant hurlant dans le couloir…
Calie n’est pas encore aussi à l’aise que nous l’espérions. Elle ne semble pas très heureuse, je crois qu’elle attend le moment de retourner dans l’ancien appartement. Comment lui faire comprendre que sa place est là désormais, avec nous, entre ces nouveaux murs ? Je ne sais pas. La pauvre ne va pas connaître un trimestre facile. Nous sommes partis en vacances une semaine pour nos derniers congés sans toi et la demoiselle a mal vécu la pension alors qu’elle s’y plaît toujours d’habitude. Calie y retourne dès vendredi car nous filons à Saint-Gilles pour fêter les 35 ans de ton papa Fred et passer une semaine auprès de nos familles. Oui, de nos deux familles car ton papy Pierrot et ta mamie Chantal seront là avec Love pour quelques jours. Je sens que tes oreilles vont siffler, ma jolie, tant nous allons parler de toi. Ensuite retour à Paris où Calie aura droit à un semblant de tranquillité jusqu’au mois d’octobre où nous la laisserons pendant longtemps. Qui s’en occupera ? Je ne sais pas encore, mais il faut commencer à y penser. Ta tata Audrey voulait bien s’en charger, mais elle entame une nouvelle étape de sa vie professionnelle très prochainement et va probablement se concentrer sur ce nouveau challenge ce qui est bien normal et surtout mérité ! Nous croisons fort les doigts pour elle.
Tu vis en ce moment même ta première rencontre avec le chagrin de l’autre puisque ta maman Re accompagne June dans sa fin de vie. Celle-ci est tombée malade, il y a quelques semaines, au niveau de son seul poumon et un cancer vient d’être finalement diagnostiqué. Il n’y a malheureusement plus rien à faire. Shaun est dévasté. Il avait perdu son grand-père l’an dernier et maintenant sa grand-mère, les deux personnes qui l’ont élevé, qui lui ont tout donné. Nous ne savons que faire, que dire. Nous sommes nuls dès qu’il s’agit de maladie et de mort. Je ne sais pas si au moment où tu découvres ces lignes, nous avons « progressé », mais ton papa Fred et moi avons toujours eu tendance à mettre des œillères, à ne pas réaliser ce qui était en train de se passer lorsque l’un de nos proches a été au plus mal. C’est toujours au moment des « au revoir » que nous sommes sortis de nos torpeurs avant de pleurer longtemps la perte de ceux que nous aimions. Malheureusement, c’est un peu ce qui se passe avec June. Nous n’arrivons pas à nous dire que quelqu’un avec qui nous avons tant ri il y a seulement quelques semaines, puisse nous quitter pour toujours. Ce n’est pas acceptable, ce n’est pas juste donc cela doit être faux : voilà un peu ce que notre inconscient nous dit. Ne plus revoir June va nous être très douloureux. Elle a été tellement heureuse pour nous, nous a aimés dès le premier regard comme nous l’avons fait en retour. Je suis triste à l’idée que tu ne vas pas la connaître. Elle aurait tant aimé te serrer dans ses bras. Je me souviendrais toujours de combien elle espérait que tu sois une petite fille. Elle en raffole tant ! June sera à jamais dans nos cœurs et j’espère qu’elle veillera sur toi, où qu’elle soit, comme elle l’aura fait jusqu’à son dernier souffle.
La peur me gagne, ma chérie. Alors que j’ai parlé de toi à tous mes collègues, que mon départ se prépare, je me rends compte que dans un peu plus de deux mois, nous aurons le privilège de t’accueillir dans ce monde. Vais-je être à la hauteur ? Aimeras-tu mes bras ? Mes câlins ? Mes bisous ? Ma façon de t’éduquer ? Voilà tant d’années que je te rêve… peut-être notre relation sera totalement différente de celle que je prévoit. Le plus horrible serait que je n’arrive pas à te rassurer pendant tes chagrins, que je ne parvienne pas à soulager tes peines de bébé, que je me retrouve incapable de bien faire. Il y a peu de chances que ceci se produise, mais qui sait ? Je compte tout donner, tout essayer quitte à m’épuiser pour que tu sois bien.
Je dois m’arrêter sur ces paroles d’espoir.
Je t’aime, ma fille.
Ton papa Julien

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