Ce que tu aimes

Parlons maintenant de tes goûts et dégoûts, ma chérie en nous intéressant, en premier lieu, à ce qui déclenche chez toi une bonne dose de joie de vivre.Ils sont quatre, colorés, plein de vitalité… Non, il ne s’agit pas du dernier groupe de rock à la mode, mais des nounours qui composent ton mobile !…


Parlons maintenant de tes goûts et dégoûts, ma chérie en nous intéressant, en premier lieu, à ce qui déclenche chez toi une bonne dose de joie de vivre.
Ils sont quatre, colorés, plein de vitalité… Non, il ne s’agit pas du dernier groupe de rock à la mode, mais des nounours qui composent ton mobile ! Ces bonhommes te captivent depuis notre arrivée à Paris ou presque. Il t’a en effet fallu une quinzaine de jours pour poser ton regard gris sur ces merveilles tournantes. Et l’extase est arrivée. Car oui, tu es une « mobile addicted » à tel point que nous envisageons de t’inscrire aux DMA (Drogués du Mobile Anonymes) pour une séance de groupe. Le bruissement de la mollette te fait fermer les yeux tant le son est fort, mais dès qu’il stoppe, tu te jettes sur le premier ourson qui passe et le suis des yeux. Pas tout à fait, tu me diras puisque tu ne parviens pas encore à regarder toute la ronde d’un seul et même nounours, donc tu abandonnes sans vergogne celui qui te passionnait, au profit du suivant. Et devine ce qui se passe quand le mobile s’arrête ? Oui, tu pleures illico presto. Nous vouons un culte à cet appareil qui nous permet de faire la cuisine, la vaisselle, toutes les tâches ménagères pendant qu’il t’occupe bravement. Sa musique, en revanche, nous sort par les yeux…
Les cadres sont aussi ta tasse de thé puisque tu les scrutes sans arrêt. Si certains t’intriguent, notamment ceux de ta chambre (un sticker façon branche d’arbre et un tableau avec un poisson rouge), d’autres te sont indispensables et nous envisageons sérieusement de te les offrir le jour où tu quitteras notre nid pour prendre ton indépendance. Celui dont je parle représente l’actrice Audrey Hepburn dans « Breakfast at Tiffany’s ». Il est situé juste au-dessus de notre canapé. A chaque rot, je te place sur mon épaule et tu as toujours réussi à lever la tête pour regarder ce cadre au lieu du mur crème. Et ta passion dévorante ne s’arrête pas là puisque tu cherches ledit cadre des yeux à chaque fois que nous sommes dans le salon. C’est vraiment mignon car tu le regardes dans ses moindres détails, comme si tu voulais le comprendre. D’autres créations murales t’intéressent à l’instar de roses jaunes placées près de notre télévision. Depuis deux ou trois jours, c’est l’horloge que tu zieutes. Serais-tu prête à apprendre l’heure où vérifies-tu l’horaire pour savoir quand se déroulera le prochain biberon ?
La transition est toute trouvée puisque le lait demeure ta passion la plus puissante. Tu es née avec un appétit de moineau, t’endormant rapidement sur le sein de ta maman où sur tes premiers biberons. Nous devions interrompre ta tétée pour changer ta couche afin de te réveiller et de pouvoir reprendre là où tu avais stoppé ton repas. Cette habitude a duré jusqu’à ton premier anniversaire mensuel. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Tu pleures de colère quand nous te retirons la tétine pour faire ton rot et nous avons été contraints de changer ces tétines pour t’en proposer de plus lentes. Sinon, tu buvais ton biberon en moins de 10 minutes et te plaignais ensuite de maux de ventre. A l’heure d’aujourd’hui, tu avales 180 ml, 5 fois par jour et toutes les 3 heures. Ceci te semble « normal » ? Tous les autres bébés autour de nous réclament au bout de 4 ou 5 heures leur repas… Certes, ils ne dorment pas aussi bien que toi la nuit, mais tout de même tu es une sacrée vorace ! On pose le bavoir sur ton cou et tes pleurs redoublent.
Les seins : oui, tu aimes t’y blottir et il faut dire que je te comprends. Je suis on ne peut plus sec et tu ne prends absolument aucun plaisir à te trouver sur mon torse osseux. Il y a du mieux sur celui de ton papa Fred, mais les poitrines opulentes te font chavirer. Tu n’y cherches pas à manger, mais tu te loves contre ces océans de douceur. Outre les seins de ta maman Re, tu aimes ceux de ta mamie Chantal. On sent que tu te relaxes contre ces poitrines et celles de femmes que tu as uniquement croisées. Serais-tu une lesbienne qui s’ignore ou te prépares-tu à être dotée des mêmes seins généreux que ceux de ta maman ?
Une voix te transcende littéralement : il suffit que ton papy Pierrot soit dans une pièce pour que tes yeux soient immanquablement attirés. Tu le dévores à volonté, tu lui fais des sourires qui rendent jalouse ta mamie Chantal et qui ne ressemblent à aucun autre. Déjà dès la naissance, tu le fixais d’un regard perplexe qui se transforme aujourd’hui en véritable admiration. Papy Pierrot a bénéficié de tes premiers cris d’expressions, de tes premières risettes. Les vidéos que nous avons de toi le prouvent ! Ta maman Re adore vous regarder tous les deux.
Tu aimes également dormir… mais la nuit ! Nous étonnons tout le monde ne décrivant tes horaires nocturnes. Le dernier en date ne fait que souligner ta qualité de dormeuse professionnelle puisque couchée autour de 22h, tu ne t’es réveillée qu’à 12h ! Et encore, parce que j’ai commencé à faire du bruit. Voyant que cela ne suffisait pas, j’ai ouvert ta porte de chambre et tu es restée dans tes songes. J’ai levé un peu le store et ai eu droit à un semblant de réaction, mais c’est en me mettant à étendre le linge en chantant gaiement que Mademoiselle Mathilde a daigné ouvrir ses yeux complètement… Un miracle que nous remercions chaque jour. J’aime tant dormir que je ne pouvais être plus gâté qu’en ayant un bébé qui adore cette activité autant que moi. En revanche, les longues siestes en journée ne te plaisent pas. Impossible pour moi de m’assoupir que tu es déjà en attente de câlins, de jeux, de balades… Zut !
La tétine provoque aussi un superbe plaisir chez toi. A peine dans la bouche, tu la tètes assidûment. Elle tombe et c’est l’horreur ou presque. Je ne te la donne pas tout le temps car tu as tendance ensuite à régurgiter quelque peu donc tétine oui, mais avec parcimonie !
Que dire d’autre ? Rien ne me vient vraiment hormis ceci, mais tu es pleine de surprises et changes sans arrêt. A toi de me montrer ce que tu aimes pour que je l’ajoute à cette liste déjà longue.
Je t’aime petit bébé, ma fille, ma douce.
Papa Julien

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