Ma douce,
J’avais promis de revenir vite et j’ai encore fauté ! Je fais de mon mieux, pourtant, mais je n’arrive pas à m’atteler à la tâche quotidienne de te raconter tes exploits. Tant de choses sont à faire au quotidien !
Parlons aujourd’hui, si tu le veux bien, de tes premiers mots ou tentatives. Tu as dit « Papa » très tôt, d’abord sans savoir le bonheur que tu me procurais en prononçant ce mot magique, puis en te rendant compte qu’il me faisait réagir au quart de tour. En effet, tu te réveillais de sieste et lançais un « Papa » tout tendre pour me faire venir te chercher. Que j’ai aimé ces réveils…
Etrangement, tu as cessé de discuter dès ton entrée en crèche. Je crois que voir tes copains trotter partout alors que tu avais beaucoup de mal t’a encouragé à progresser dans le domaine des déplacements. On dit qu’un bébé ne peut pas faire plusieurs choses en même temps, apprendre à parler et à marcher, par exemple. C’est ton cas. Maintenant que tu maîtrises parfaitement l’action de ramper, que tu te tiens debout toute seule sans problème, que tu sais t’asseoir comme une grande, ramasser un objet que tu as laissé tomber… tu sembles revenir vers le langage.
L’anglais n’a pas la primeur de tes faveurs ! En effet, pour le moment, aucun mot de la langue de Shakespeare n’est sorti de ta bouche. Je pense que si je t’avais gardée plus longtemps à mes côtés, tu aurais davantage suivi mes mots et expressions. La crèche te fait entendre du français en permanence, je parle français avec nos proches, tout le monde s’adresse à toi en français hormis ton papa Julien… ceci est donc un phénomène plus que normal et j’en suis content. En effet, il aurait été plus difficile pour toi d’avoir une vie sociale si l’anglais était devenue ta langue forte.
« Papa » est donc revenu mais sans sa signification. Tout est « Papa » ou presque : le livre laissé sur la table, le cadre sur le mur, la litière de Calie… Tu montres avec ton petit doigt ce dont tu veux parler et tu dis « Papa ». Depuis quelques temps, tu disais « Gâteau », mais personne ne te l’avait appris chez nous. Apparemment tu as entendu ce mot à la crèche et sais à quoi cela correspond depuis quelques temps. Tu appelais Calie « Abba », mais tu as arrêté. Tu ne l’appelles plus malgré nos différents essais.
Les vacances au ski t’ont été très bénéfiques puisque tu as appris à dire « Dédé » en parlant de ta cousine, Chloé. Anaïs n’arrive pas à dire « Chloé » et nomme donc sa petite sœur « Dédé » et tu sembles l’avoir suivie. Tu as aussi dit quelques « Athilde » juste après avoir entendu ton prénom. Rien de bien précis encore de ce côté-là.
Un mot, en revanche, est assurément compris par ton esprit vif : « Allô ». Tu sais qu’il faut amener quelque chose à ton oreille pour dire ce mot. Que ce soit un paquet de Kleenex, ton babyphone ou bien encore ton biberon vide, tu prends un objet, l’entraînes vers tes tympans et lances un « Allô » expressif. Ce qui est drôle, c’est qu’au lieu de parler avec ta voix habituelle, celle-ci devient toujours plus grave quand tu dis un mot que tu connais. Il faudrait que je parvienne à te filmer pour te le montrer. Tout le monde éclate de rire tant c’est drôle. Vraiment.
Nous essayons de te faire dire « Mamie », « Papy », « Maman », « Calie » donc, mais tu restes hermétique… L’autre jour, ta tatie Riana est venue et j’ai essayé de te faire dire « Tatie ». Face à une tentative de répétition, tu décides soit de dire quelque chose qui a le même nombre de syllabes, soit tu réfléchis, plissant un peu le front. On voit que tu es un peu frustrée de ne pas pouvoir le dire, que tu absorbes le mot, que tu le décortiques. Eh bien, l’autre jour, c’est cette seconde phase qui s’est produite. Et quand je t’ai demandé « Where is tatie? », tu t’es retournée vers Riana et lui as dit « Tatie ». 3 fois en une après-midi. J’ai eu les larmes aux yeux car Riana est si importante pour toi. Elle est cette référente féminine pour toi depuis le premier jour. Parce que tu l’as choisie et c’est très émouvant pour moi. Tu lui fais une telle fête dès que tu aperçois sa frimousse et son grand sourire.
Voilà pour tes petits mots, ma puce. J’aime cette période, j’ai hâte de pouvoir parler avec toi, d’écouter tes progrès, tes joies, tes soucis. Autant je ne suis guère impatient de te voir marcher (tu fais déjà bien assez de bêtises en rampant !), mais être l’oreille qui abritera tes mots et phrases me tarde.
Je vais te laisser ici, ma chérie.
Je t’aime
Papa Julien
L’heure des premiers mots
Ma douce, J’avais promis de revenir vite et j’ai encore fauté ! Je fais de mon mieux, pourtant, mais je n’arrive pas à m’atteler à la tâche quotidienne de te raconter tes exploits. Tant de choses sont à faire au quotidien ! Parlons aujourd’hui, si tu le veux bien, de tes premiers mots ou tentatives.…
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